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    SupBiotech Anne Pezet, auteur de « Ces malades qu’on sacrifie » en interview

Anne Pezet, auteur de « Ces malades qu’on sacrifie » en interview

Anne Pezet, modératrice sur le prochain évènement Sup’Biotech "Tests génétiques, promesses et dérives" vient de publier "Ces malades qu’on sacrifie" dans lequel certaines des valeurs de l’école, dans le domaine de la santé, sont évoquées : éthique, conscience, thérapeutique individuelle adaptée. Peut-on réconcilier la qualité du soin et la rentabilité ? En misant sur une répartition intelligente des budgets, oui. Une tâche complexe qui attend dès la rentrée prochaine quelques élèves de la première promotion Sup’Biotech à entrer dans le monde du travail.

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Anne Pezet, dans “Ces malades qu’on sacrifie” vous évoquez les laissés pour compte du médicament. Ne bénéficie-t-on pourtant pas en France d’une excellente couverture sociale, quelque soit la maladie ?

Pas tout le monde. L’absence de mutuelle pour 7% de la population, le déremboursement de certaines classes de médicaments, les franchises, certaines personnes retardent des soins ou les suppriment par manque de moyens. La majorité des Français disposent effectivement d’une bonne couverture sociale mais le nombre de « laissés pour compte » risque de grandir avec les difficultés de financement de la sécurité sociale. Rien que pour l’Assurance maladie, le déficit devrait se monter à près de 12 milliards d’euros cette année. C’est énorme.

Certaines maladies sont-elles plus rentables que d’autres pour les laboratoires et certains axes de recherche ne sont-ils pas délaissés ?

Oui, bien sûr. Les laboratoires définissent des axes de recherche, ils ne peuvent pas tout explorer. Les dépenses de recherche et développement sont estimées à 800 millions d’euros par médicament. Le retour sur investissement sera différent entre sa prescription à des millions de patients ou à quelques milliers. Les cancers, le diabète, Alzheimer, tous les grands laboratoires ont des programmes de recherche sur ces maladies. Peu en ont dans les maladies rares. Il faut donc trouver un modèle économique efficace pour rendre attractive la recherche sur les maladies rares. Au-delà de proposer des traitements à ces malades, ce modèle pourra s’appliquer aux maladies fréquentes comme les cancers dont la tendance est aux thérapies ciblées. ‘Ces thérapies s’adressent là aussi à un petit nombre de patients.

La santé a un coût : pourquoi ne pas le dire ouvertement aux maldes, aux usagers ?

La santé a un coût. La population vieillit et consomme de plus en plus longtemps des médicaments. Les soins sont plus sophistiqués et plus couteux. Je pense que les Français ont commencé à prendre conscience de cela. Mais rien n’est fait pour les y aider. Les prélèvements sociaux et souvent la mutuelle sont pris directement sur le salaire, les médicaments sur ordonnance sont donnés dans les pharmacies s’en que le patient sorte son porte-monnaie, les seuls moments de contact avec les frais réels sont en général pour les soins dentaires, ou pour le forfait hospitalier. Tout un travail d’éducation du patient reste à faire pour que chaque consultation ou chaque utilisation du système de santé soit faite à bon escient.

Qualité du soin et rentabilité, sont-ce définitivement deux notions incompatibles ?

Quel budget sommes nous prêt à dépenser dans la santé ? Aujourd’hui, la France dépense 11% de son PIB en santé, les Etats-Unis 16%. Pourquoi ne pas augmenter les cotisations de chaque Français pour garder un système de santé de qualité et solidaire ? C’est une possibilité mais inversement, ces sommes colossales doivent être efficacement investies. Plus de gaspillage, une rentabilité sans que la qualité ou l’accès au soin en pâtissent. C’est là où l’équilibre est difficile à trouver.

Comment voyez-vous l’évolution de notre système de santé dans les 5/10 ans à venir ?

Au-delà de la question du financement, beaucoup de choses vont changer. Le patient surfe sur Internet, il va trouver un grand nombre d’informations sur sa maladie et sur les traitements possibles. Il se transforme en partenaire du médecin. Le médecin, lui, va plutôt prendre un rôle de conseil et d’orientation vers le traitement efficace, vers les services hospitaliers, vers les spécialistes. Il va aussi l’accompagner dans le bon usage du médicament et dans le suivi de son traitement sur le long terme. Les associations de patients et d’usagers de la santé seront beaucoup plus associées à la gestion du système de santé. Enfin, la prévention est amenée à prendre plus de place. Pour réussir ces transformations, la première clé est de porter toutes ces réflexions sur la place publique. Nous sommes des usagers du système de santé et les choix à faire nous concernent tous.

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