SupBiotech De la viande artificielle dans les assiettes ?

De la viande artificielle dans les assiettes ?

De la viande créée en laboratoire dans vos assiettes ? De prime abord, l’idée peut paraître folle, mais c’est pourtant ce qui pourrait devenir l’innovation la plus radicale dans le domaine de l’alimentation. Aux Pays-Bas, des chercheurs des universités d’Utrecht et d’Eindhoven espèrent cultiver d’ici 5 ans de la viande artificielle à partir de cellules musculaires animales. L’objectif ? Réduire l’élevage intensif à l’origine du réchauffement climatique et lutter pour la protection animale.
 
Le 18 février 2010, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publiait son rapport annuel. Bilan : la consommation excessive de viande dans le monde, à divers degrés, représente une menace pour l’humanité.

 

Gaz à effet de serre et déchets toxiques…
La contribution de l’élevage au réchauffement climatique est assez édifiante. Elle compterait, selon les études du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), « pour 18% des gaz à effet de serre responsables de dérèglement climatique ». La faute aux ruminants qui exhalent du méthane, un gaz qui contribue 14 fois plus de CO2, à l’augmentation de l’effet de serre. Les porcs et les volailles, eux, participent aussi au dérèglement climatique par le biais de la production d’oxyde nitreux (NO2) présent dans leurs effluents. Au final, les émissions de CO2 des élevages équivalent celles des transports.
 
78320896.jpgUne solution ?
Plusieurs équipes de chercheurs néerlandais travaillent déjà sur la conception d’une viande in vitro. La technique est directement inspirée de la culture de cellules à des fins biomédicales.

Mais l’idée de l’ersatz n’est pas née d’hier. Elle est explorée depuis une dizaine d’année par plusieurs laboratoires dans le monde. C’est la Nasa qui, en premier s’est intéressée à ce procédé avec la culture de poissons en éprouvette pour améliorer l’ordinaire des astronautes. Mais les résultats n’ont pas été concluants.

Aux Pays-Bas, les chercheurs des universités d’Utrecht et d’Eindhoven tentent de cultiver des cellules musculaires de porc. Leur production est encore faible et la viande obtenue a plus l’apparence d’un carpaccio que d’une entrecôte. Pour obtenir une texture proche de la viande sur pied, les chercheurs planchent sur la création de bioréacteurs simulant au sein des cellules in vitro, le même mouvement de contraction-relâchement de muscle d’un animal.

 

Quel prix ?
La commercialisation de la viande synthétique reste problématique en termes de coût. Le prix de revient des protéines nécessaires à la fabrication d’un steak haché se chiffre en milliers de dollars. Un rapport d’experts publié fin mars 2008 a même étudié la viabilité économique d’un passage à une industrie de la viande in vitro. Selon ce rapport, il serait à terme possible de produire de la viande artificielle pour un coût de 3 300 à 3 500 euros la tonne, alors que la même quantité de viande de poulet de batterie s’élève 1 800 euros. Ces estimations ne comptabilisent pas les coûts de recherche et de développement, encore indispensables, pour produire industriellement de la viande artificielle correcte. Suite à ce rapport, l’association la Peta (Pour une éthique dans le traitement des animaux) a annoncé ironiquement qu’elle décernerait un prix doté d’un million de dollars à la « première personne qui mettra au point avant 2012 une méthode permettant de produire des quantités suffisantes de viande in vitro à un prix compétitif ».

 
Si elle devient techniquement et financièrement abordable, il faudrait faire accepter au consommateur l’idée d’avaler de la viande artificielle. Pour se faire, la viande in vitro sera d’abord utilisée dans les préparations de type hamburger, saucisse ou nugget, qui sont déjà des formes de viande « artificielle », dans la mesure où elle est reconditionnée.
 

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