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    SupBiotech Du sang artificiel transfusé pour la première fois à l’homme

Du sang artificiel transfusé pour la première fois à l’homme

Trois questions à Frank Yates, professeur à Sup’Biotech et spécialiste des cellules souches.

Pour la première fois, à Paris, l’équipe du professeur Luc Douay (hôpital Saint-Antoine, Université Pierre et Marie Curie) a réussi, dans le cadre d’un partenariat avec l’Etablissement français du sang, à injecter à un patient des globules rouges créés à partir de ses propres cellules souches. L’annonce de ce résultat, réalisée le 1er septembre dernier dans la revue spécialisée Blood, est une étape importante franchie pour résoudre le problème d’approvisionnement en don du sang. Ce progrès intéresse doublement Sup’Biotech, école de biotechnologies et partenaire actif de l’Etablissement français du sang, au travers d’opérations de dons du sang et d’offres de stages ou d’emplois pour les étudiants.

transfusioncellulessouches.jpgFrank Yates, docteur en biologie, professeur à Sup’Biotech et spécialiste des cellules souches, répond à trois questions sur le sujet.

Quelle est l’utilité de produire du sang artificiel, alors que nous pourrions étendre encore le nombre de donneurs ?

Chacun connaît son groupe sanguin : A, AB, B, O et son rhésus, mais il en existe beaucoup d’autres ! Certains groupes très rares ne sont trouvés que dans 1 % de la population. Les porteurs de ces groupes sanguins rares ne peuvent être transfusés qu’une seule fois avec du sang « non rare ». Après cette transfusion, ils sont immunisés et ne pourront être transfusés qu’avec du sang strictement compatible.

Ce sang rare est précieux : lorsqu’un centre de don du sang a la chance de recueillir un don de sang rare, il le fait savoir : ainsi, une poche de sang peut traverser la France pour sauver un patient. On devine là tout l’intérêt de trouver une méthode pour produire du sang à volonté.

Sommes-nous désormais capables de produire du sang artificiel à volonté ?

Nous sommes encore loin de pouvoir bénéficier d’un sang totalement artificiel, mais il existe une méthode pour produire du sang in vitro, basée sur les cellules souches sanguines. Les cellules souches sanguines se trouvent dans la moelle osseuse et dans le sang du cordon ombilical. Comme leur nom l’indique, les cellules souches sanguines sont les cellules à l’origine de toutes les cellules du sang. Dans le cas des transfusions sanguines, ce sont les globules rouges qui sont transférées au patient.

De nombreuses équipes de recherche ont travaillé ces dernières années à essayer d’obtenir in vitro des globules rouges à partir de cellules souches sanguines. Une équipe française a démontré la semaine dernière, pour la première fois, que des globules rouges obtenus in vitro à partir de cellules souches sanguines peuvent survivre normalement dans le corps pendant plusieurs semaines après avoir été transfusées à un patient. Cette expérience n’avait jamais été tentée chez l’homme et constitue la preuve que, s’il était possible de produire suffisamment de globules rouges in vitro, ceux-ci pourraient être utilisés pour traiter un patient anémique.

Quels progrès reste-t-il à accomplir pour obtenir ce succès ait un véritable impact?

C’est désormais l’efficacité du système qu’il faut améliorer : dans cette expérience, seuls 10 milliards de globules rouges ont pu être produits in vitro et transfusés au patient. Ce nombre, qui paraît pourtant énorme, est néanmoins loin d’être suffisant pour traiter un patient ; en effet, une poche obtenue après don de sang contient aisément 2 000 milliards de globules rouges. En modifiant la source des cellules souches sanguines et en automatisant le processus, l’équipe estime néanmoins que cette technique pourrait être un jour appliquée aux patients atteints de certaines maladies du sang ou hémopathies, qui ont besoin de transfusion sanguines régulières.

Luc Douay était intervenu lors du colloque « Cellules souches : où en sont les traitements ? » , organisé par Sup’Biotech le 1er février 2011.

 

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