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    SupBiotech Des asticots pour lutter contre les ulcères de la jambe

Des asticots pour lutter contre les ulcères de la jambe

mouche.jpgDeux études, présentées au dernier congrès de la Société française de dermatologie, à Paris, indiquent que l’utilisation de larves de Lucilia sericata (la mouche verte) semble bénéfique dans le traitement des ulcères de la jambe.

Cette technique nécessite toujours une prise en charge de la souffrance provoquée par ce traitement bien peu ragoûtant. Selon les spécialistes, la douleur disparaît toujours progressivement, une fois la cicatrisation rendue possible.

Le traitement des ulcères chroniques de jambe à l’aide de larves de mouche est connu depuis des décennies pour la détersion des plaies fibrineuses. En pratique, la larvothérapie (ou asticothérapie) repose sur la capacité des larves de certaines espèces de mouche (ici, Lucilia sericata ou lucilie soyeuse) à décomposer et ingérer du tissu infecté ou nécrosé, afin de nettoyer une plaie et de faciliter sa cicatrisation. Les larves sont appliquées dans des sachets, de tailles variables selon les besoins, recouverts d’un pansement.

En France, il est possible d’utiliser des larves dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation et seulement après échec des traitements classiques. De plus, la technique n’est praticable qu’en milieu hospitalier.

L’équipe de  Séverine Martelet  des services de pharmacie et dermatologie du CHU de Saint-Etienne  a conduit une étude médico-économique auprès d’une soixantaine de patients (15 cas d’une angiodermite nécrotique, 22 ulcères veineux, 10 ulcères artériels et neuf ulcères artérioveineux) pris en charge dans leur établissement après échec de plus de trois mois malgré des traitements ambulatoires bien conduits.

Ces patients présentaient des ulcères de la jambe ne nécessitant pas de prise en charge chirurgicale vasculaire. Ils étaient âgés de 75 ans en moyenne et les plaies étaient anciennes de plus ou moins quatre ans, avec une taille moyenne supérieure à 5 cm de diamètre.

Les patients ont été hospitalisés et les pansements de larve, achetés auprès de la société britannique ZooBiotic, ont été appliqués sur les ulcères jusqu’à détersion complète, soit une à deux cures pendant quatre à huit jours.

Dès 24 heures à 48 heures d’action des larves, une diminution de la quantité de fibrine était visible. Dans plus des trois quarts des cas (76%), la détersion a été assez efficace pour autoriser une greffe cutanée en résille ou en pastille (six patients l’ont refusée).

Pour 56% d’entre eux, un mois après la greffe, la cicatrisation était supérieure à 50% de la surface initiale de la plaie. 17 patients ont été greffés après une seule cure et neuf avaient bénéficié de greffes antérieures avec succès.

Le coût d’un traitement de larvothérapie (deux cures), sans tenir compte de l’hospitalisation, est de 714 euros en moyenne, avec des variations selon le nombre et la taille des sachets de larves appliqués.

Globalement, ces données montrent que la larvothérapie permet une détersion significative des plaies et un gain considérable de temps de cicatrisation et de confort, ce qui permet également d’économiser du temps infirmier.

Ces bénéfices permettent de compenser le coût globalement élevé de ce traitement, notamment en raison de l’acheminement des larves du Royaume-Uni en moins de 24 heures. Le coût de la larvothérapie reste néanmoins comparable à des soins classiques à domicile sur deux mois (978 euros en moyenne), concluent les chercheurs.

Pour des raisons réglementaires, la larvothérapie demande une hospitalisation en France mais elle pourrait être réalisée en ambulatoire, comme au Royaume-Uni, ce qui permettrait de réduire davantage les coûts, ajoutent-ils.

ADAPTER LE TRAITEMENT ANTALGIQUE

La même équipe présente une étude évaluant la douleur associée au traitement par Lucilia sericata qui a été conduite auprès d’une vingtaine de patients (10 ulcères veineux, deux ulcères artériels, cinq ulcères mixtes et trois angiodermite nécrotique).

Avant le traitement, un tiers des patients prenaient un antalgique de pallier 1, 40% des antalgiques de palliers 1 et 2 et 27% ne prenaient aucun antalgique.

Dès le début de l’action des larves, les douleurs se sont accentuées, en particulier la nuit, pour 85% des patients. Lorsque le score douloureux augmentait d’au moins deux unités (sur une échelle de 0 à 10), un antalgique de pallier supérieur a été administré.

Dans 90% des cas, les patients ont pu être greffés. Pour tous ces patients, une disparition des douleurs a été observée et les antalgiques forts ont pu être arrêtés. Un antalgique de pallier 1 a été maintenu pour 65% d’entre eux.

La larvothérapie apparaît comme un traitement efficace et relativement rapide mais l’augmentation des douleurs quasi-constante qui l’accompagne nécessite une évaluation journalière et une adaptation du traitement antalgique, concluent les chercheurs.
 

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